Massacre au lycée

Il était une fois, dans le lycée de Landsdale en plein coeur du Texas, une petite communauté de jeunes gens, sereine et unie. La vie s'écoulait tranquillement, au rythme des matchs de football américain et des devoirs surveillés de l'horrible professeur Jewell, le vieux libidineux plein de furoncles chargé d'enseigner les mathématiques à la jeunesse dorée de la ville.

Pour ce qui est de votre cas, mes petits poussins, vous êtes actuellement enfermés dans l'atmosphére irrespirable de la classe d'histoire de Mme Brundsaw qui pour délivre un cours, ô combien passionnant, sur la prise de fort Alamo. Une mouche vole au milieu de la classe, quand soudain elle disparaît, engluée dans une langue visqueuse (BIPPPPPPPPPP [bruit de cassette qu'on rembobine] Putain Jimmy tu t'es encore gouré dans le script de la voix off, ça c'est l'attaque des sauriens ! )

Donc rembobinons : vous êtes actuellement enfermés dans l'atmosphére irrespirable de la classe d'histoire de Mme Brundsaw qui pour délivre un cours, ô combien passionnant, sur la prise de fort Alamo. Quand soudain un hurlement à vous glacer le sang (que vous identifiez cependant tout de suite comme étant celui d'une blonde) retentit dans le couloir menant aux vestiaires...

Au grand étonnement des élèves Mme Brundsaw le remarque et suspend même son cours pour se rendre de suite sur les lieux du crime et faire ressentir à ce petit merdeux pêté de fric combien il en coûte d'interrompre ce cours magistral, qui est l'oeuvre de sa vie !

Et pendant ce temps, vous, élèves disciplinés et attentifs, que faites-vous ?

Jeanne leva un sourcil lors du hurlement. Horreur, l'une de ses "camarades" avait probablement due faire l'erreur de lire et était tombé sur un mot trop compliqué (sur un mot...). A moins que, enfin, le rectorat ait décidé de rétablir les sévices corporel sur les élève et que dans sa citoyenneté exemplaire, l'un des professeurs s'en donne à coeur joie pour montrer l'exemple.

Voyant son professeur déguerpir au cris de sirène enroué, Jeanne arrête de prendre ses notes sur le gentils Monsieur Crockett et les méchants mexicains, et sort de son sac un livre, intitulé "Parerga et Paralipomena". Sans faire plus attention au reste de la classe qui commençait son bavardage intempestif. Jeanne ouvrit son livre là où se trouvait le marque-page, et commença sa lecture.

Juan était occupé à tourner nonchalamment et avec ce qu'il supposait être de la classe son splendide Mont Blanc à 100€, en sachant pertinemment que cette marque d'attachement au luxe français ne lui attirait pas que de la sympathie de la part de ses congénères masculins. Quant à ses congénères féminines, les plus mettables avaient montré un peu de réticence à la vue de l'objet, avant d'ouvrir de grands yeux ébahis et envieux en sachant son prix.
Puis il y eut le cri.
"Mais j'la connais ! pensa-t-il. Je l'ai invitée au resto y'a pas trois jours... elle a pas voulu que je la raccompagne, la ..."
Il fut bousculé par sa voisine qui lui demandait "Ooooh, Juan, qu'est ce qu'il se passe, tu crois qu'elle a vu que son maquillage a coulé ?
-Hélas, je n'en sais rien, ma chère Cindy. A propos, ça te dirait d'aller au ciné ce soir ?" lança-t-il de son plus beau sourire type colgate.

"Hey Don Juan, cherche pas avec Cindy elle a déjà un mec" souffla Andréa dans l'oreille du jeune homme assis juste en face. Être dans la même classe depuis quelques années ("Hey n'empêche, l'autre bonnasse d'Andréa, elle a pas seulement le cerveau aussi vide que le soutif plein, elle est quand même vachement constante dans sa scolarité" disaient les profs quand venait le temps d'énumérer ses qualités) avait un certain avantage, ses techniques de drague c'étaient fortement adaptées au décor, c'est pourquoi Andréa était dans une position fortement inclinée dévoilant son postérieur au plus grand nombre possible de jeunes puceaux, ou pas. En fait la même position aurait pu être avantageuse pour quiconque regardait en face, mais Andréa avait les décolletés en horreur "J'aime pas que les gens me jugent à ma paire de hum hum", ou "Mettre constamment son physique en avant c'est faire de la peine aux SDF du sexe" l'entendait on dire parfois. C'est donc dans cette position très peu confortable au final qu'elle ajouta :
"Moi par contre tu peux m'emmener si tu veux, je peux même t'assurer une nuit que tu n'oublieras jamais".

Alors que, comme des bons élèves que vous êtes, vous êtes resté bien sagement dans la classe à vaquer à vos diverses occupations (lire un livre dont tu ne comprends pas la moitié des phrases pour le fun et pour faire style ; draguer Cyndie capitaine des pompomgirls et enfin tenter d'attirer un homosexuel refoulé dans ton lit) vous entendez alors de nouveaux hurlements, hystérique ceux-là....

Haaaaaaaaaaaaaaaa, elle est morte, on l'a tué, au secours !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Et là, en echo, des hurlements hystériques s'élèvent dans la classe. Des jeunes filles en chaleur commencent à courir dans tous les coins, et Juan est à moitié énervé par toutes ces midinettes qui s'accrochent à lui en criant...
"Hiiiiiiii !!! Qu'est ce qui se passe ?
-Haaaaaa !! On va tous mourrir ???
-Juan, juan, aide nous !!!
-J'veux pas mourrir !! Protège nous !!
-Mais qu'est ce qui se passe ? Dis le nous, enfin !!
-Tu penses que tu vas aller voir ??
-Oh oui, va voir, on vuet savoir !!
-Dis nou, dis nouuuus !!!!!"
Ainsi tiraillé, encore émotionné des avances contre natures faites un peu plutôt, sonné par ces voix criardes, mesurant à toute vitesse le danger et le sens du devoir, Juan dit :
"-Non mais ça va pas ?? Lâchez moi !"

A l'annonce hurlée de cette "tragique" nouvelle, une petite voix résonna dans la tête de Jeanne et lui dit: "Coool...Et si on allait jeter un oeil?"

Jeanne hésitait, mais l'atmosphère de la classe devenait aussi invivable que celle du self...Lorsque qu'on nous donnait de la purée. De toute manière le brouhaha rendait impossible sa difficile lecture, et bientôt, elle rangea son livre, puis ses affaires, et devant toutes ses classe agitée, elle, la binoclarde, quitta la salle de cour d'un pas lent, son sac pendant sur l'une de ses épaules.

Dans le couloir qui n'était pas encore bondé de journalistes, de policiers et de touristes (ils sont vraiment partout ceux-là!), Jeanne retrouva aisément Brundsaw, quelque fois gentiment surnommée Blindsaw à cause de sa tendance à vois des choses hors de son champ de vision (en générale des élève trichant, mais parfois des extraterrestre parait-il...).

Se postant derrière elle, Jeanne lui souffla de sa voix atone: "Il est où l'cadavre? Y'a du sang?"

Jeanne : Mais Mme Brundsaw n'est même pas en état de te répondre. Dans un coin du couloir des vestiaires tu peux appercevoir le corps d'une de tes camarades de classe, Alisson. Tu t'étais d'ailleurs fait la reflexion que son abscence du cours aujourd'hui n'avait rien de surprenant. Elle n'y vient, enfin n'y venait, qu'une fois sur trois, préférant largement aller se dorer la pilule sur la plage. Il te semble même avoir surpris cette bimbo débile en train de coucher avec Mr UltraBride, alias Juan de L'Aguerpine.

Dans l'assemblée qui s'est rapidement formée derrière vous, quelqu'un murmure : "c'est bien dommage, pour une fois qu'elle s'était décidée à venir vous voir !"

Que fais-tu ?

Et nos autres petits lycéens toujours dans leur classe ?

Juan voit la basse cour se calmer subitement, lui lancer des regards dégoutés, déçus ou vide, et il sent que sa côte de popularité risque de disparaître comme la virginité d'une jouvencelle après un dîner en sa compagnie riche en alcools de luxe. Il entend des :
"On croyait que comme tu étais un homme...
-... tu aurais des...
-... j'te voyais plus...
-... courageux...
-... fort...
-... voudrais nous protéger à tout prix...
-... déçue..."
Malmené de cette manière, toujours étourdi par l'idée de risquer sa précieuse vie, estourbi par ces paroles menaçantes, reconsidérant rapidement l'hypothèse de perdre ce qu'il possède de plus précieux dans sa vie : sa vanité, Juan prononça :
"Attendez ! Vous avez raison, je... Je vais y aller."
Tous les regards s'arrêtent sur lui un instant. Puis le concert repart de plus belle :
"Nooon... C'est trop dangereux... Mais puisque tu dois le faire... Rien ne pourra te retenir, je ne le sais que trop bien... Ne meurs pas... Reviens vite..."

Trouvant que le suspens était trop à son comble, Andréa décida de se rendre aux toilettes, non sans avoir à affronter l'un de ses pires dilemmes :

Filles ou garçons ?